LA FATIGUE, naturelle ou pathologique ?

Bon nombre de nos clientes et clients font état, chacun à sa manière, chacune avec ses mots, d’un état de fatigue profonde, ou diffuse : je me sens vide, vidé-e, j’en ai marre, fatigué-e dès le matin, plus d’énergie, je suis au bout du rouleau, je suis épuisé-e, je suis nul-le, …… etc.

Cette forme de fatigue chronique qui s’accompagne souvent (paradoxalement) d’un stress latent, que ce soit au travail ou en famille doit nous interroger : entre le somatique et le psychique, comment mieux cerner ce qui est plus qu’un symptôme ? Entre une fatigue qu’un bon repos réparera et un effondrement qui pourrait justifier un suivi médical, il y a des différences d’intensité mais aussi sans doute des différences de nature qu’il convient de noter. [1]

Et surtout, pour ce qui nous concerne, comment accompagner ?

Une définition ?

Laissons de côté ce que l’on appelle la « bonne fatigue », après des activités sportives [2] ou de loisir, une telle fatigue est localisable, de cause connue ; elle ne sera pas anxiogène puisqu’elle disparaîtra au repos.

En revanche, une fatigue pathologique s’accompagne d’un état d’inconfort ou de malaise, « articulant diverses sensations somatiques et l’impossibilité de fonctionner à un régime considéré comme normal par celui ou celle qui la vit. »[3]  Elle fera l’objet d’une vigilance particulière.

Mieux cerner les causes pour mieux accompagner.

Le sur-engagement au travail et le culte de la performance constituent très souvent un terrain propice à l’émergence de la fatigue chronique. Qu’on la nomme « burn-out », quelquefois harcèlement, cette fatigue, toujours subie, résulte parfois d’une servitude volontaire : la personne ne se rend pas bien compte que la pression qu’elle subit, c’est elle-même qui se l’impose. La cause de la fatigue chronique est internalisée par la personne, donc il sera plus difficile de la cerner, donc de la comprendre.

Idéologie de la performance, syndrome du combattant, charge mentale excessive en famille ou au sein du couple, modèle de la perfection parentale, chacune de ces situations fera l’objet d’une anamnèse particulière, et d’un questionnement stratégique adapté. Et de ce  fait d’un accompagnement sur mesure.

Quelles stratégies d’accompagnement ?

Quand le volet médical est écarté ou pris en charge par la médecine, tous nos outils d’accompagnement pourront être mobilisés. Changer, parler, (re)socialiser, favoriser le sommeil, l’activité physique, remobiliser et renforcer les ressources du moi. Telles seront les mots-clefs des stratégies à proposer à nos clients.

[1] Une remarque particulière pour ce que la médecine appelle le « syndrome de fatigue chronique », qui fait l’objet d’une approche clinique spécifique (par exemple pour ce qui concerne ce que l’on appelle le « covid long ».

[2] La fatigue sportive, si elle est causée par une « bigorexie », c’est-à-dire une forme d’addiction au sport, doit également faire l’objet d’accompagnement, voire de soins médicaux, si elle vient à provoquer des problèmes de santé.

[3] Définition proposée dans le dossier « Fatigue » de la revue Sciences Humaines d’avril 2024. (www.scienceshumaines.com)

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