* “Si vous voulez que je vous aide, il faudra vous ouvrir un tout petit peu”.
Les émotions, phénomènes individuels ou socialisés ?
C’est le mois de l’émotion ! Une émission de télévision y est consacrée*, un numéro de la revue Sciences Humaines *, omni présence sur les réseaux sociaux. Voilà une belle occasion de faire le point.
En hypnose et en PNL, l’index de computation* nous rappelle l’interdépendance mutuelle entre les comportements, les représentations et les émotions (appelées aussi « états internes »). C’est un outil très commode pour entamer l’alliance thérapeutique avec un client mutique ou un peu trop fermé. Il nous reste toujours une porte. Une certaine tendance semble s’installer selon laquelle nos émotions seraient ce qu’il y a de plus « authentique », de plus secret, donc peut-être de plus « vrai ».
A l’inverse, les phénomènes, de plus en plus courants, d’hypersensibilité – réelle ou fantasmée – tendent à placer les émotions au tout devant de la scène. Les émotions font alors obstacle à une appréhension pondérée de l’état d’un client et à sa demande. Le-la praticien-ne se voit en quelque sorte intimer l’ordre, par son client, d’entrer par cette « porte » dans son accompagnement, et c’est là que l’index de computation constituera un précieux outil.
C’est peut-être l’occasion de se demander ce que sont nos émotions ; manifestations psychoaffectives purement internes et subjectives ? S’agit-il plutôt de processus beaucoup plus socialisés qu’on pourrait le penser ? Plutôt de l’ordre de l’intime ? Plutôt de l’ordre du social ?
L’émotion survient toujours à propos de « quelque chose », conscient ou non, concret ou non ; elle est un « ressenti ». La dénomination usuelle des émotions (colère, honte, joie, tristesse, dégoût, surprise) ne permet pas toujours de rendre compte de la complexité de ces affects très souvent combinés avec d’autres ressentis. Autrement dit, « émotion » n’est pas une catégorie solide. Ni ne le sont, du reste, les catégories émotionnelles auxquelles on a donné ces noms de colère, joie, peur, ou angoisse … Sans parler de la différence de leurs significations selon les différentes langues.
Les émotions peuvent ainsi entraîner des dispositions à l’action ; mais parfois simplement le désir de réagir sans passage à l’acte. C’est pourquoi on peut ressentir un puissant désir de fuir sans parvenir à bouger un muscle.
La source des émotions est donc toujours extérieure à nous. L’émotion, même si elle un état interne, est le résultat d’une relation entre un individu et un environnement (êtres ou choses). C’est donc seule une approche globale, systémique diraient certains praticiens, qui permettra de les appréhender, de les calibrer, peut-être d’en comprendre les mécanismes. L’émotion est une « réponse » à une situation ou à un événement. Voilà pourquoi, dans l’index de computation, l’émotion est à aborder comme une composante physico-psychique, comme réalité comportementale et aussi comme représentation.
Mon émotion, si intime soit-elle, est connectée à mon univers et s’en nourrit. L’approche systémique sera donc privilégiée.
On pourra poursuivre cette réflexion sur les émotions en consultant ce lien :
– Un entretien avec le Pr. Bernard Rimé * :
https://www.youtube.com/watch?v=1HKQeFckpYs
– Plus approfondi, un article sur la conception relationnelle de l’émotion : https://www.cairn.info/revue-l-annee-psychologique1-2014-3-page-501.htm
* https://www.francetelevisions.fr/et-vous/notre-tele/a-ne-pas-manquer/prenez-soin-de-vous-se-liberer-des-emotions-toxiques-16227
* Sciences Humaines, n° 352, Comment accueillir nos émotions sans se laisser déborder ?
https://www.scienceshumaines.com/la-science-des-emotions_fr_857.htm
*Sur l’index de computation : https://www.wikipnl.fr/index.php?title=Index_de_computation
– Ou cette vidéo proposée par Psynapse : https://www.youtube.com/watch?v=4etxN_puUP4
* Bernard Rimé est docteur en psychologie, professeur émérite et professeur invité à la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education de l’Université de Louvain,
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