La bigorexie : quand le sport passe de passion à addiction

La bigorexie, est un trouble psychologique caractérisé par une obsession excessive pour la pratique du sport qui touche aussi bien les sportifs amateurs que professionnels. Les personnes atteintes de bigorexie sont obsédées par leur apparence physique, au point que cela devient leur préoccupation principale, au détriment de leur vie sociale, professionnelle et familiale. Depuis 2011, elle est reconnue comme maladie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et se classe dans les troubles addictifs du comportement au même titre que l’addiction à la drogue, à l’alcool, au tabac ou à la nourriture.

 

Les symptômes de la bigorexie sont :

– la recherche de performances au détriment de sa santé et la multiplication de blessures

– un isolement et des difficultés familiales, conjugales et sociales

– un sentiment de perte de contrôle et une répétition obsessionnelle de certains gestes

– des troubles du sommeil et du comportement (dépression, anxiété, irritabilité, nervosité…), surtout en cas de sevrage

 

Plusieurs causes peuvent contribuer à la bigorexie : :

– Facteurs psychologiques : Des problèmes d’estime de soi, de perfectionnisme, ou un passé de troubles alimentaires peuvent prédisposer une personne à ce trouble.

– Facteurs environnementaux : notre société voue un culte à la performance et donne toujours plus d’importance à l’apparence physique, à la minceur et à l’alimentation «healthy» via les réseaux sociaux ou les médias. À la recherche de l’exploit, du corps parfait et du contrôle du corps et de la force, le bigorexique peut accentuer sa maladie.

– Facteurs chimiques : l’endorphine, hormone libérée naturellement pendant la pratique sportive, est toujours plus recherché par la personne souffrant de bigorexie. Et la pratique intensive va dérégler tout le circuit de la récompense. Lors de l’arrêt de l’activité physique, la sérotonine, qui module la perception et le seuil de tolérance, engendre colère, irritabilité et dépression.

 

Alors comment accompagner au mieux les personnes qui souffrent de ce trouble ?

Bien souvent, c’est une blessure qui amène le bigorexique à consulter un médecin, puisqu’il n’a même pas conscience de ses excès. C’est là que le spécialiste va pouvoir déceler si oui ou non il y a des risques dans la manière dont il pratique une activité physique.  Plusieurs choses peuvent alerter : une perte de poids, un corps qui change, des troubles de l’humeur, un déni lorsque l’on évoque cette addiction…
Comme pour toute autre addiction, l’idéal est d’avoir une prise en charge pluridisciplinaire à la fois médicale (médecin, psychiatre, addictologue, médecin du sport) et thérapeutique (besoin de contrôle, reprise de confiance en soi, motivations, traumatismes …). Le travail va consister à comprendre comment et pourquoi cette dépendance s’est mise en place, le but étant de renouer avec le plaisir de faire du sport et de renouer avec son corps sans que la performance soit au premier plan.

 

 

 

 

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